Pour la sixième année consécutive, des associations marseillaises s’associent pour célébrer le “TDoR” en souvenir des victimes de la transphobie: un film et une action pour échanger, s’informer et se souvenir.
Tous les trois jours une personne transgenre est tuée dans le monde en raison du rejet et de la pathologisation des transidentités (*). Chaque jour, des milliers de personnes trans’ ou intersexes subissent des violences verbales ou physiques et des discriminations. La transphobie est, dans notre société patriarcale, binaire et inégalitaire, un symptôme des discriminations liées au genre. En France, entre autres, s’exerce encore une transphobie d’état assurée par la quasi totalité du corps médical et juridique.
Le 20 novembre, la journée Internationale en souvenir des victimes de la transphobie (ou TDoR, transgender day of remembrance) veut rendre hommage à la mémoire des personnes subissant les transphobies, réveiller la conscience collective et des médias sur les crimes transphobes, et rappeler aux personnes cisgenres (non-transgenres) que les personnes trans existent, qu’elles, qu’ils et qu’yels sont leurs enfants, parents, soeurs, frères, ami·e·s ou amant·e·s.
Il s’agit aussi à cette occasion d’expliquer et de médiatiser les revendications des personnes trans’ et intersexes et de celles et ceux qui les soutiennent : le changement d’état civil libre, gratuit et déjudiciarisé; des “parcours médicaux” sans psychiatrisation ni choix imposés; l’arrêt des mutilations et des assignations des intersexes à la naissance; la lutte contre la transphobie grâce à l’évolution de la loi et à la prévention; le respect des enfants et des adolescent·e·s trans et leur protection; le respect de l’identité de genre dans toutes les situations, y compris dans les prisons et à l’occasion des démarches de régularisation des migrant·e·s. Sensibiliser à la transphobie, c’est aussi lutter contre le système cis hétéro-patriarcal qui produit entre autres le sexisme, la lesbophobie et la gayphobie. C’est aussi lutter contre les oppressions croisées de genre, de « race  » (le mot « race » n’a aucun fondement biologique mais les groupes sociaux basés sur la race ont été historiquement construits et continuent d’agir via le racisme) et de classe, qui produisent des oppressions différentes et non cumulées. Rappeler, toujours, que la diversité est l’une de nos richesses.
Le 20 novembre à Marseille, l’Observatoire Des Transidentités, le T.Time, SOS homophobie, AIDES et le cinéma Les Variétés proposent:
Le “parcours de vie” transexpress est principalement conçu pour les personnes au contact du public, mais ouverte à tout·e·s. Il s’agit d’un bref “jeu” de rôle. Les participant·e·s passent 24 minutes dans la peau d’une personne trans, selon un synopsis qui leur est distribué, et rencontrent tour à tour des membres de leur famille ou d’associations, des professionnel·le·s de santé, et des personnes qui détiennent une forme d’autorité (postier·e, employeur·se, policier·e etc.). Ce passage express dans la vie d’une personne trans illustre les violences institutionnelles et les obstacles quotidiens. Il montre aussi comment les gens (vous, peut-être?) peuvent, en fonction de leur attitude, leur rendre la vie simple ou insupportable. Mais, évidemment, la vie ce n’est pas un jeu.
Plus d’informations: http://www.lgbt-paca.org/actualites/tdor-2017-PACA-Marseille-Nice-Avignon (*) Chiffres de l’Observatoire des personnes trans assassinées, un projet soutenu par l’ONG internationale Transgender Europe.

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